Les poinçons sur les bijoux sont-ils une garantie ?
- 9 mars 2024
- Envoyé par : Rédaction GOLDMARKET
- Catégorie: Cours de l'Or
En France, la législation officielle oblige les fabricants et importateurs de bijoux en métaux précieux (or, argent, platine) à apposer des poinçons. L’objectif : informer les consommateurs sur la composition exacte des alliages utilisés pour fabriquer les bijoux afin d’éviter les escroqueries. Ces petits sigles aux formes variées, présents sur la plupart des bijoux, sont donc les garants de leur qualité. Apprendre à les identifier est un bon moyen de savoir ce que vous achetez, et d’éviter les arnaques.
Naissance et histoire des poinçons d’orfèvrerie
L’histoire des poinçons est aussi ancienne que l’existence des bijoux en or ou en argent, et remonte à l’Antiquité. Comme aujourd’hui, le poinçon était un petit symbole ou des initiales, apposés sur le bijou ou l’objet. Il devait attester de la qualité du métal utilisé. Chaque pays, région et artisan pouvait alors apposer ou non sa marque, sans aucun contrôle ni vérification. En France c’est au XIIIème siècle que la première charte parisienne des Orfèvres impose que toutes les œuvres en métal précieux soient estampillées afin d’éviter les abus. Les bijoux et objets en argent sont les premiers concernés par le poinçon de titre en 1275, suivis de ceux en or en 1313.
Dès 1355, le roi Jean II Le Bon oblige les orfèvres à apposer un autre poinçon sur leurs travaux : une fleur de lys couronnée, accompagnée d’un symbole personnel qui permettra de les identifier : ce sont les poinçons de maitre.
Dans les années qui suivent, d’autres poinçons font leur apparition. Certains, comme les poinçons de charge et de décharge, sont utilisés par le service des impôts pour vérifier que les taxes sont acquittées. Le poinçon de recense sert à éviter la contrefaçon, et le poinçon de jurande sert à authentifier le métal.
Il faudra attendre la Révolution Française et l’abolition des privilèges – notamment ceux des orfèvres – pour que progressivement l’État reprenne la main sur les poinçons en ne conservant que le poinçon de titre (de garantie) et le poinçon de maître.
Le poinçon de garantie, pour connaître l’origine et la pureté du métal utilisé
Reconnaître à l’œil nu la qualité d’un métal, or ou argent, est impossible. En effet presque tous les bijoux ou objets d’orfèvrerie sont fabriqués non pas en or ou argent pur, mais en alliages. Les métaux précieux étant en effet trop malléables ou fragiles à l’état pur, ils sont nécessairement associés à d’autres métaux (fer, cuivre…) en des proportions différentes. C’est en faisant varier ces proportions qu’on obtient des alliages tels que l’or rose ou l’or blanc, ainsi que de l’or 750 millièmes (18 carats) ou de l’or 585 millièmes (14 carats). Évidemment plus l’or, l’argent ou le platine sont utilisés purs, plus le bijou sera cher.
Il n’existe donc pas un poinçon de garantie mais bien plusieurs poinçons, permettant de connaître à la fois le métal utilisé, son titrage (la quantité d’or, d’argent ou de platine pur utilisée) et son origine. De l’hippocampe au trèfle en passant par la tête de Minerve, chacun d’eux utilise un symbole différent qui doit être visible (à la loupe). Les bijoux en plaqué or ou argent possèdent également un poinçon de forme carrée.
INSERER TABLEAU GARANTIE METAUX PRECIEUX FRANCE
Bon à savoir : Tous les pays n’ont pas les mêmes unités de mesure du métal précieux. Certains utilisent encore les carats (ou k). En France, depuis 1995, le titre ne doit plus être exprimé en carats mais en millièmes.
Les poinçons de maître (ou de responsabilité) pour connaître l’identité du joaillier
Le poinçon de responsabilité est en général apposé à côté du poinçon de garantie. Il s’agit du poinçon du fabricant (en forme de losange) ou de l’importateur (de forme ovale) de l’objet ou du bijou. A l’intérieur des formes se trouvent en général les initiales du fabricant ou de l’entreprise ainsi qu’un symbole choisi librement. Cette marque unique est déposée obligatoirement au service des douanes par le fabricant, prouvant ainsi qu’il respecte bien la législation en vigueur sur les métaux précieux.
Sans poinçon, un bijou peut-il être en or?
Depuis 1838, chaque objet d’orfèvrerie, d’horlogerie ou de joaillerie en or, platine ou argent commercialisé en France doit comporter à la fois un poinçon de garantie et un poinçon de responsabilité. Mais dans certains cas, vous pouvez tout de même acheter des bijoux qui n’en possèdent pas :
- Si votre bijou est ancien, il se peut que les poinçons soient usés ou différents de ceux connus aujourd’hui,
- Une bague, un bracelet ou une chaine peut avoir été coupée pour être ajustée, et le poinçon supprimé,
- Si l’objet pèse moins de 3 grammes (or et platine) ou moins de 30 grammes (argent), il est alors dispensé officiellement du poinçon de garantie (mais pas du poinçon de fabricant !). C’est également le cas des objets très fragiles ou très fins où il est impossible d’apposer un poinçon sans les abîmer.
La présence des deux poinçons sur un bijou ou tout ouvrage en or, argent ou platine, garantit en France l’origine et la pureté du métal utilisé. Mais dans d’autres pays les poinçons de garantie ne sont pas les mêmes, et ne correspondent pas nécessairement au même titrage de l’or. Si vous achetez un bijou à l’étranger, soyez vigilant. Évitez les offres trop alléchantes car certains faussaires se sont procuré des poinçons afin de marquer des bijoux en laiton (et non pas en or) ou des bijoux en argent (et non pas en or blanc) ! Il existe des astuces pour savoir si un bijou est en or mais en cas de doute, faites appel à l’expertise d’un bijoutier.